L’hypnose et les opérations

Finalement, l'hypnose peut nous être très utile pour régler des problèmes de santé, que l'on rencontre au quotidien. Mais nous pouvons aussi remarquer qu'elle est de plus en plus utilisée dans le domaine du médical, pour des opérations plus ou moins importantes.
 

        En général...

   L'hypnose est utilisée pour résoudre tout ce que la personne n'arrive pas à résoudre à l'état conscient.

   Elle est par exemple proposée lors d'opérations, où les patients sont anesthésiés sous hypnose. Du fait de la dangerosité moindre de la plupart des chirurgies esthétiques, beaucoup d’interventions dans les cliniques esthétiques se font soit par hypnosédation, soit par anesthésie sous hypnose.

   En 1992 a eu lieu la première opération sous hypnose. Depuis cette date, le service d’Anesthésie-Réanimation du CHU (centre hospitalier universitaire) de Liège en Belgique a utilisé l’hypnoséda­tion chez plus de 6.000 patients. Il faut d'ailleurs savoir que les formations pour devenir hypnopraticien sont disponibles en France comme en Belgique, et que de nombreux diplômes sont reconnus par la Confédération française d'hypnose et de thérapie brève. L'hypnose présente en France ne fait que progresser.

   L'autohypnose est elle aussi utilisée avant une opération pour préparer le patient psychologiquement en gérant le stress par exemple, mais aussi après.

 

 

L’hypnose et l’anesthésie

   On entend par hypnosédation, un accompagnement en hypnose complété par un complément anesthésique à dose minime. L’hypnoanesthésie se traduit par un accompagnement en hypnose avec complément d’anesthésique local ou pas, sur le site chirurgical.

   Comme nous l'avons appris lors de notre visite à Sylvie Girardot, infirmière-anesthésiste praticienne en hypnose depuis 2009 à la clinique du Val d’Ouest à Ecully, l’hypnose entraîne une élévation du seuil douloureux en modifiant les perceptions ressenties par le patient. La perception est acceptable, sans inconfort, ni sensation douloureuse. Le processus hypnotique permet de recruter des régions cérébrales pour participer à la gestion de la douleur, l’hypnose bloquant la transmission des informations douloureuses dans la moelle épinière. En effet, l’hypnose possède un pouvoir analgésique.

   Lors de notre visite à la Clinique du Val d’Ouest, Victoria a bénéficié d’une expérience nous prouvant que l'hypnose permettait réellement d’entraîner une anesthésie. Sylvie Girardot s'est servie d'un crayon pointu qui faisait office de seringue dans laquelle il y avait un produit analgésiant. Avec celui-ci, elle a appuyé sur la main de Victoria et lui a demandé de prévenir lorsqu'elle ressentait quelque chose de particulier. Victoria a alors eu l'impression que le crayon diffusait de la chaleur dans sa main. L'hypnothérapeute a déplacé le crayon sur sa main, et a attendu que la même sensation revienne avant de changer le crayon de position. Ceci en plusieurs points sur les dos et la paume de la main de Victoria. Au bout de quelques minutes, Sylvie Girardot a pincé Victoria à différents endroit sur ses deux mains et Victoria s'est rendue compte que la main qui avait été "anesthésiée" était nettement moins sensible à la stimulation douloureuse que l'autre main. Ainsi, nous avons été convaincus par l'hypnoanesthésie... Et nous pouvons donc affirmer par notre propre expérience que cette technique fonctionne bien. C'est d'ailleurs pour cela que l'hypnose se développe de plus en plus dans le domaine du médical.

   Il n’y a aucun risque de se réveiller durant l'opération puisque le patient ne dort pas, il est simplement en transe hypnotique, c’est-à-dire dans cet état de conscience modifiée. Le contrat passé avec le patient, c’est que ce soit confortable pour lui. L’hypnothérapeute communique avec le patient grâce à un signal mis en place entre les deux parties. Si cela est nécessaire pour renforcer le confort du patient, l’infirmière anesthésiste accompagnant en hypnose peut compléter par des doses minimes de produits anesthésiants. Le praticien en hypnose présent lors de l'opération s’assure du bon déroulement de l'intervention et peut intervenir si cela s’avère nécessaire. Il faut savoir que lorsque l'opération est importante et qu'elle nécessite normalement une anesthésie générale on pratique toujours une hypnosédation (une hypnose accompagnée de complément anesthésique à base morphinique à microdose) contrairement aux interventions minimes comme lorsque l'on se fait enlever un grain de beauté par exemple, où est proposée l'hypnoanalgésie (hypnose et anesthésie locale).

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   Le patient est préparé comme dans le cadre d’une intervention chirurgicale sous anesthésie et répond à un protocole écrit : l’indication sous hypnose est proposée au patient par le chirurgien, la visite chez l’anesthésiste qui valide et explique l’hypnose au patient. Le jour J, le patient est à jeun. Le praticien en hypnose fait sa connaissance au bloc opératoire. Faire une anesthésie est toujours possible si le patient refuse ou s'il y a un échec.

   Un des avantages de l'hypnose lors d'opérations est que l'opération n'est pas éprouvante pour le patient. Après un bref passage en salle de réveil, le patient retourne dans sa chambre, peut manger rapidement et sortir quelques heures après !

   L’hypnose est un mode de communication, elle permet d’humaniser le bloc opératoire.

   Par ailleurs, l’utilisation de l’hypnose est largement utilisée avant d’endormir les patients (à l’induction) afin de leur permettre de s’endormir confortablement ce qui entraîne un réveil plus tranquille, mais aussi pour la pose des cathéters, chez les patients phobiques, et pour diminuer le stress et l’angoisse.

 

   Lors de notre rencontre, cette infirmière-anesthésiste hypnopraticienne nous a expliqé qu'elle pratique l’hypnose en cabinet dans le cadre de la prise en charge de douleurs, de troubles liés au stress, à l’angoisse et aux manifestations psychosomatiques. Elle nous a expliqué comment elle pratique l’hypnose dans ce cadre. En une année (chiffres de l’année 2013) elle a accompagné 130 patients soit plus de 10 par mois à raison d’une  à six consultations en fonction des objectifs de la personne. Depuis six ans qu'elle est en pratique Sylvie Girardot a reçu environ 80 personnes par an à ce sujet sauf pour l'année dernière où la fréquentation a subit une forte hausse.

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   L’hypnoanalgésie est souvent proposée aux enfants, pour ces nombreux avantages : absence d’injection de produit anesthésique, diminue le risque d’infectieux et hémorragique, chirurgie en ambulatoire (sur la journée), reprise alimentaire dés le retour en chambre. De plus, l’enfant est en pleine forme à la suite de l’opération puisque lors d’une hypnoanalgésie, la transe hypnotique est accompagnée d’une anesthésie locale seulement.

   L’hypnothérapeute rencontre l’enfant au moment de l’opération, au bloc. Après obtention de son accord, et la mise en transe hypnotique du patient, il vérifie toujours qu’elle fonctionne par la pose du cathéter. Cet acte normalement douloureux est très bien vécu par l’enfant dont le ressenti est assimilé à un léger picotement. Une fois cette étape franchie, l’intervention chirurgicale peut débuter. Dans le cas contraire, souvent lorsque l’enfant ne souhaite pas l’hypnose, la décision est prise de l’endormir en réalisant une anesthésie générale. La sécurité est toujours la première des règles en anesthésie.

   Lorsqu’un patient choisit de se faire hypnotiser cela doit se faire de sa propre volonté sinon la transe hypnotique à de grandes chances d’échouer. En effet chez les enfants par exemple, depuis 5 ans, elle n’a constaté moins de 10 refus, en considérant l’enfant de 4 ans jusqu’à l’adolescence.  L’enfant possède une capacité créative et imaginative très forte. Il est  est donc très fort en hypnose. Or, si le patient ne le désire pas, cela ne sert à rien de tenter l’opération en hypnoanalgésie : elle ne réussira pas.

   Chez les adultes, la situation est quelque peu différente. Ils peuvent avoir une certaine appréhension par peur de non réussite. Dans leurs cas, on pratique surtout l’hypnosédation.

   Dans le cas d’une anesthésie normale, 150 à 200 mg de narcotiques sont administrés au patient. Au contraire, lors d’une hypnosédation, ces médicaments ne sont là qu’en complément et ont donc une présence minime : quelques mg.

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   L’hypnosédation et l’hypnoanalgésie sont utilisées lors du prélèvement d’ovocytes (cellules reproductives féminines contenues dans l'ovaire) dans le cadre de fécondation in vitro, de colonoscopie (exploration du gros intestin c'est-à-dire du colon), d’hystéroscopie (examen de la paroi de l'utérus dans la recherche d'anomalies), de crises d’angoisses, de mobilisation douloureuse par exemple.

   Ces méthodes présentent de nombreux avantages cités plus haut tout comme celui d’être un acteur de sa guérison et non plus un spectateur. Le patient ne subit pas, et, au contraire, devient acteur de ce qui lui arrive. Il choisit de vivre cette expérience à sa façon.

Voici une vidéo tournée par le personnel de la Clinique du Val d'Ouest (Ecully), dans laquellle le principe d'une hypnoanesthésie chez un enfant et toute l'organisation qui l'accompagne sont présentés de façon accessible à tous.

 

Si la vidéo ne s'affiche pas, voici le lien pour la voir sur un autre site : Hypnoanesthésie chez l'enfant

Toutefois, elles présentent des contre-indications. Tout comme l’hypnosédation, l’hypnoanalgésie ne peut être pratiquée que sur une personne volontaire. Leurs pratiques sur des personnes ayant des troubles comportementaux ou psychiques importants sont réglementées et dans ces cas-là, le praticien doit avoir suivi une formation en psychiatrie pour ne pas aggraver au lieu de guérir, d'atténuer.

   Certaines femmes font aussi appel à un(e) hypnothérapeute mais cette fois ci pour un accouchement, lorsque les accouchements précédents ont été difficiles. Dans ce cas-là, l’hypnothérapeute travaille en accord avec la sage-femme.

    On remarque que la place de l'hypnose dans le domaine de la santé se fait de plus en plus pressentir. Bien qu'elle commence depuis peu à se développer en France, on remarque qu'elle peut être utilisée pour de nombreuses raisons. D'une part des problèmes ou des angoisses du quotidien assez handicapants, d'autre part pour stopper l'addiction au tabac, mais aussi lors d'interventions chirurgicales ! Il est toujours bon de connaitre l'existence d'un tel bienfait.

 

 

   Image  Il faut toujours s'adresser à des praticiens reconnus, c'est à dire dont la formation a été validée par un centre agré par la Confédération Française d'Hypnose et Thérapies Brèves !