Lors du rendez-vous avec l’hypnothérapeute Laurence Baud, nous avons pu remarquer combien la voix était importante lors d’une séance d’hypnose. Cette dernière nous a parlé de sa profession et de ses études. Puis à notre demande, elle a accepté d’hypnotiser Victoria, l’un des membres de notre groupe. Nous avons pu observer très attentivement les actions de Laurence. Elle s’installe confortablement dans un fauteuil en face du patient et l’invite à faire de même. Puis, elle commence à parler d’une voix calme et posée, en respirant très régulièrement, plongeant progressivement le patient dans une transe hypnotique.
Nous avons également remarqué que Messmer, qui pratique l’hypnose classique utilise souvent les mots « de mieux en mieux », « de plus en plus » pour que le patient soit plus réceptif. L’hypnotiseur parle également avec un ton autoritaire et à l’impératif comme pour donner des ordres.
L'importance des mots face à la perception de la douleur
De plus, lors d’opérations chirurgicales avec anesthésie sous hypnose, les mots prononcés au patient sont extrêmement importants. En effet, c’est en 2005 qu’Elvira Lang filma des interventions chirurgicales afin de mesurer l'importance de la douleur et de l’anxiété des patients en fonction des mots perçus. Elle a pu remarquer que ceux-ci augmentaient lorsque l’équipe soignante prononçait des mots tels que « Ne vous inquiétez pas, rassurez-vous, vous n’allez pas avoir mal ». Finalement, le fait de prononcer des mots évoquant la souffrance, augmente la douleur du patient. Cela s’explique par le fait que les zones cérébrales de douleur du patient sont activées lorsque qu’il perçoit ces mots. Pour éviter ce phénomène, il faut ainsi utiliser des mots et un ton apaisant comme « Cette sensation ne vous dérange pas, vous allez de plus en plus vous sentir bien ». Nous pouvons d'ailleurs remarquer dans la vidéo de la rubrique "l'hypnose et les opérations", Sylvie Girardot lors d'une opération qui parle manière très rassurante en répétant de nombreuses fois "c'est très bien". Cela permet d’éviter d’activer le cortex cingulaire antérieur, c’est-à-dire la zone émotionnelle de la douleur dans le cerveau.
La perception générale du son : de l'oreille au cerveau
Etant donné que la voix dans une séance d’hypnose est très importante, nous nous intéressons à la façon dont l’oreille humaine la perçoit.
Anatomie de l'oreille :
Le tympan est une fine membrane fibreuse, située dans l’oreille moyenne à l’extrémité du conduit auditif assez solide pour résister aux vibrations du son.
Les osselets comportent le marteau, l’enclume et l’étrier, très proches les uns des autres. Ils font partis des plus petits os du corps humain.
Schéma simplifier de l'anatomie de l'oreille interne
Comment le son passe-t-il d’impulsions physiques à impulsions bioélectriques ?
Il faut tout d’abord savoir que le son se propage par ondes en provenance de l’émetteur (ici Laurence ou bien un autre hypnothérapeute). En effet les ondes sonores sont des vagues de molécules d’air comprimées alternant avec des vagues de molécules d’air dilatées. Les ondes ne sont pas les mêmes en fonction de la hauteur du son.
Représentation du déplacement d’un son grave soit 400Hz environ (à gauche) et d’un son aigu soit 4000 Hz environ (à droite)
Le mécanisme général:
Lorsque les ondes arrivent jusqu’à l’oreille externe, le son est transmis dans le conduit auditif par l’intermédiaire du pavillon, jusqu’au tympan qui se met à vibrer. Il vibre en fonction de la fréquence et de l’intensité. Le son jusqu’alors sous forme d’ondes se transforme en vibrations.
Le tympan lui-même fait vibrer les trois osselets : le marteau qui tape ensuite l’enclume, qui fait à son tour vibrer l’étrier. Il y a un effet de mécanique, l’un fait vibrer l’autre et propage l'information.
L'étrier, qui est le dernier osselet fait alors vibrer la première membrane de la cochlée contenant l’organe de corti c'est-à-dire l’organe de l’audition. C’est à ce niveau que les ondes sonores sont transformées en influx électriques. Ces influx sont acheminés jusqu’au cerveau grâce au nerf auditif et c'est là que le cerveau détecte et analyse le son.
La structure interne de l'oreille:
L’oreille interne est quant à elle divisée en deux groupes : les organes de l’équilibre et l’organe de l'audition. Nous laissons de côté le vestibule et les canaux semi-circulaires, utiles à l’équilibre pour ne plus s’intéresser qu' à la cochlée.
La cochlée possède une forme semblable à une spirale. Celle-ci s’enroule autour d’un axe creux, à l’intérieur duquel on trouve le nerf oditif, celui-ci relie l’oreille au cerveau. Le canal cochléaire, à l’intérieur de la cochlée est composé de trois parois, dont la plus épaisse contient l’organe de Corti.
Elle est appelée communément le limaçon et c'est un tube enroulé en spirale de 32 mm de longueur. Elle se trouve dans l’oreille interne qui est reliée aux autres parties de l’oreille par deux orifices : la fenêtre ovale et la fenêtre ronde. C’est par cette première que l’étrier vient frapper la membrane.
Elle permet d’analyser les sons en fonction des deux critères principaux cités plus haut (intensité et fréquence).
Finalement, la voix et les mots que l'hypnothérapeute emploie sont très importants pour l'hypnose. Tout ce qui est perçu par l'oreille est amené jusqu'au cerveau. Les ondes sonores sont transformées plusieurs fois dans l'oreille afin d'être transcrites pour le cerveau, donc tous les termes utilisés ont leur importance, surtout que le patient est très attentif à ce que dit l'hypnothérapeute et qu'il ne se concentre que là-dessus.