L’hypnose éricksonienne doit son nom à Milton H. Erickson. Ce psychiatre américain est né au début du XXe siècle avec d'importants handicaps. En effet, il avait une malformation des cordes vocales et ne percevait pas les variations de la musique donc, de nombreux sons. Il était par ailleurs daltonien et dyslexique...Durant son enfance, il subit plusieurs attaques de poliomyélite dont une à 17 ans qui lui laisse de graves séquelles. A ce moment-là, seules ses paupières bougent encore. Les médecins penchés sur son cas le condamnent pour la plupart à la mort. Entendant pendant son inconscience cette horrible constatation, Milton Erickson décide de se battre, luttant pour vivre. Peu à peu il récupère sa mobilité en prenant exemple sur son entourage, plus particulièrement sur sa sœur, et en faisant fonctionner un par un ses muscles, en visualisant mentalement ses mouvements. Au bout de 2 à 3 ans seulement, il recommence à marcher. Pour vivre avec sa maladie il utilise l'hypnose, pratique déjà connue dans le monde entier.
Il décide par la suite de faire des études de psychiatrie et continue de faire des recherches sur l'hypnose. A travers ses différents travaux, il modifie l'hypnose existante donnant naissance à l'hypnose éricksonienne.
Le principe de l’hypnose éricksonienne fonctionne selon les mêmes principes que ceux utilisés pour l’hypnose classique ou dite « de spectacle », cependant, elle ne produit pas les mêmes effets bénéfiques car le contexte dans lequel elle est utilisée est complètement différent. En effet, l’hypnothérapeute est sur un pied d’égalité avec le patient, ne lui imposant en aucun cas sa volonté. L'hypnotérapeute respecte les choix du patient et ne va jamais le forcer, contrairement à l'hypnose classique où l'on est dans une situation dominant-dominé.
Schéma montrant la relation existant entre le patient et l'hypnothérapeute
Tout d’abord il faut savoir que l’hypnose est un état modifié de conscience dans lequel nous nous trouvons naturellement plusieurs fois par jour. Ce n’est pas un état qui nous est inconnu c’est pourquoi nous ne ressentons pas forcément la différence lors d’une séance d’hypnose.
Ne vous êtes-vous jamais surpris en train de perdre la notion du temps après avoir porté votre attention sur quelque chose en particulier ?
-Et bien, c’est justement, un moment de transe. Cela est expliqué par le fait que notre état de conscience varie à chaque instant de notre vie.
L'hypnose éricksonnienne se caractérise par l'absence de directives. En effet, le sujet possède toutes les ressources nécessaires pour soigner sa pathologie, son problème mais il n'y a pas forcément accès. L'hypnothérapeute intervient alors et, à travers la transe hyptotique "ouvre " cet accès pour le patient qui est alors actif de sa guérison.
Ce type d'hypnose est radicalement opposé à Sigmund Freud qui la juge en général trop mystique, irréelle. Après avoir découvert ce que l'on appelle aujourd'hui l'inconscient il se désintéresse de celle-ci, se penchant alors sur la psychanalyse.
Lors d’une séance d’hypnose, l’hypnothérapeute peut utiliser des métaphores thérapeutiques, mettant en scène le problème détecté chez le patient de manière indirecte, s’adaptant différemment à chaque personne et au problème qu'elle présente.
Il commence tout d'abord par cerner le problème qui vous a poussé à venir, vous posant différentes questions. Il vous invite ensuite à vous détendre, commençant à vous parler lentement, choisissant ses mots. Puis à l'aide d'une induction, il vous fait entrer en transe et, tout en continuant de parler, l'approfondit. C'est à ce moment qu'il peut suggérer à votre inconscient de résoudre votre problème lui proposant l'accès à différents choix.
L'hypnotérapeute peut procéder par le biais d'une fiction notamment pour les enfants. Le patient va alors écouter, pendant sa transe, une histoire contant les aventures d’un personnage banal, sans prétention, auquel il est facile de s’identifier. À un moment de l’histoire, le héros va rencontrer un problème identique à celui existant chez le patient. L’hypnothérapeute va terminer par la suite, le conte en une fin qui n’en est pas une, suggérant des solutions au patient et à son inconscient sans toutefois lui imposer de choix, lui laissant son libre arbitre. L’inconscient trouvera la solution qui lui convient le mieux.
L'hypnose éricksonienne est reconnue mondialement de nos jours et diffère de l'hypnose par ses méthodes inhabituelles et peu connues. Les hypnothérapeutes la préfèrent d'ailleurs à l'hypnose classique bien plus présente sur scène.
Diplôme d'hypnothérapeute
Elle n'était jusqu'à maintenant que peu présente en France, étant surtout proposée dans les cliniques esthétiques, lors des opérations. Néanmoins, elle progresse et continue de s'intégrer dans les domaines de la santé comme c'est le cas dans les cliniques de la région (Ecully et Arnas) où des anesthésies sous hypnose sont proposées.
Plusieurs instituts de formation existent. Sylvie Girardot, une des hypnotérapeutes que nous avons rencontrée, s'est formée à l'institut français d'hypnose (IFH) à Paris et au CEFATC à Saint Etienne. Il existe également des diplômes universitaires sur l'hypnose médicale. Tout ces diplômes sont reconnus par la Confédération française d'hypnose et de thérapies brèves